Nos témoignages

Sophie, 36 ans

Quand mon cancer du sein a été diagnostiqué, je savais déjà que j’appartenais à une famille à risque génétique. Ma mère et ma tante avaient déjà été soignées pour cette maladie, avec des traitements agressifs et douloureux. Il était difficile pour moi de ne pas me comparer à la maladie qu’ont vécue ma mère et ma tante. J’ai apprécié qu’à la clinique je puisse être conseillée par un psychologue et que l’on ait pris en compte mon histoire familiale. J’ai été guidée vers la consultation d’oncogénétique et j’ai reçu une information claire concernant le traitement de mon cancer compte-tenu de ma mutation génétique. Après la chimiothérapie, nous avons opté pour une mammectomie avec reconstruction mammaire immédiate. Les mamelons ont été conservés, ce qui me permet de mieux accepter ma nouvelle poitrine. Il faudra encore me faire surveiller régulièrement, et envisager plus tard une chirurgie préventive pour mes ovaires.

Martine, 44 ans

J’ai toujours été très angoissée par la maladie. Petite, j’ai toujours connu ma mère malade. Elle ne nous disait rien mais nous savions que sa maladie était grave. Maman est partie quand j’avais 12 ans, et j’ai du m’occuper de mes petits frères. Quand j’ai eu des enfants, j’ai commencé à avoir peur. Pendant l’allaitement, j’avais mal dans le sein gauche et j’étais persuadée d’avoir un cancer. Tous les ans mon gynécologue devait me rassurer et je réclamais souvent des mammographies. Quand il a palpé un nodule, je n’ai même pas été surprise – c’est comme si je m’y attendais. Il m’a proposé de revenir deux jours plus tard car on pouvait avoir le diagnostic dans la journée. Le matin j’ai eu la mammographie et la biopsie, et j’ai attendu l’après-midi pour avoir les résultats. De toute façon je voulais savoir, je voulais les résultats. Quand il m’a dit qu’il y avait des cellules suspectes, ça a quand même été dur à avaler. Je n’entendais plus rien de ce qu’il me disait. Je suis revenue quelques jours plus tard avec ma fille. Il fallait retirer le nodule cancéreux et analyser les ganglions. Mon gynécologue avait déjà prévu une date d’intervention et après j’ai été opérée rapidement. Finalement, le plus long dans mon cancer c’était de venir pour les rayons. Pendant mes traitements j’ai fait des séances de relaxation avec le psychologue, pour mieux contrôler mes angoisses. Maintenant je dors un peu mieux.

Françoise, 65 ans

Cette année-là est restée pour moi assez catastrophique : j’avais mis mon travail de côté pour accompagner ma mère en fin de vie, mon fils passait son bac et je culpabilisais de ne pas être disponible pour lui. Quand mon médecin m’a appelée je n’y ai même pas cru. Le radiologue demandait une biopsie de mon sein. Le rendez-vous était prévu pour le matin. Nous étions partis tôt, pour éviter les bouchons, et finalement le temps de trouver une place sur le parking… J’avais très peur de la biopsie mais finalement je ne me souviens même plus si c’est le chirurgien ou le radiologue qui me l’a faite. Par contre pour les résultats, je me souviens que, de nous deux, c’est mon mari qui a le plus mal pris la nouvelle. Quand Le chirurgien a dit qu’il fallait opérer, mon mari a eu peur de se retrouver seul à la maison. Il ne sait même pas où sont rangées les casseroles. L’opération a eu lieu un vendredi matin. Je suis rentrée la veille au soir et j’ai du passer des examens. Le lendemain, le chirurgien a retiré mon pansement et m’a expliqué l’intervention. Il m’a donné les ordonnances et j’ai pu appeler mon gars qui est vite venu me chercher. Les semaines d’après il a été aux petits soins, mais pour la cuisine c’est quand même moi qui l’ai faite.

Michelle, 49 ans

Maman fête cette année ses 91 ans et elle vit encore seule à la maison. Elle a toujours refusé de se faire suivre par un gynécologue. C’est le cardiologue qui s’est rendu compte de la déformation du sein en auscultant son souffle au cœur. Il a fallu négocier pour l’amener à la clinique car maman avait peur de ne plus rentrer à la maison. Après la mammographie une biopsie  a été faite et, après une semaine je l’ai accompagnée pour les résultats. Maman ne voulait rien savoir et a refusé tous les traitements. Le chirurgien a proposé un traitement par comprimés car la tumeur était sensible aux hormones. Maman a accepté de prendre les comprimés et de rencontrer un cancérologue spécialisé pour les personnes âgées. Après trois mois la masse avait bien diminué, l’équipe médicale a décidé de continuer avec ce traitement. Maman a quelques douleurs articulaires, mais elle supporte plutôt bien les comprimés. Le prochain rendez-vous est prévu dans trois semaines ; j’ai prévu de l’accompagner.